« Roublard » de Terry Pratchett

Dans cette Angleterre en pleine révolution industrielle, le jeune Roublard a bien réussi… En tout cas, aussi bien qu’on puisse y parvenir dans son métier de ravageur, qui consiste à écumer les égouts pour récupérer les pièces et autres babioles que les riches vivant à la surface ont égarées ! C’est-à-dire assez peu, du moins au début du récit.

L’histoire commence quand Roublard se porte au secours d’une jeune femme que deux malandrins veulent faire disparaître. Il les met en fuite, et a à peine le temps de remarquer une calèche qui file à l’anglaise avant de retourner prendre soin de l’inconnue. Il s’éprend de celle-ci, et se lance à la recherche des tristes sires qui veulent sa mort. Il sera aidé en cela par un bourgeois qui passait non loin du lieu de l’agression, témoin de sa vaillance et qui va le prendre sous son aile ; un certain Charles Dickens…

Les références à l’œuvre du célèbre écrivain pullulent dans ce roman de Pratchett, qui fait une infidélité à sa série chérie du Disque-Monde le temps d’un détour dans le Londres du 19e siècle.

Avec un tel synopsis, Roublard pourrait être une aventure passionnante, pleine de détails truculents et de rebondissements. Malheureusement, on retrouve dans ce livre les mêmes défauts déjà vus sur beaucoup des derniers opus du Disque-Monde. Peut-être l’auteur a-t-il trop voulu faire de références et cela a-t-il noyé son intrigue, mais plus le roman avance, et plus on se demande quand celui-ci va débuter. Roublard s’élève dans la société londonienne sans vraiment essuyer de coup dur, se défait facilement d’un adversaire après l’autre, qui disparaissent dès qu’ils entrent en scène… Et Charlie et Salomon mis à part, aucun autre personnage ne dégage de charisme. Les dialogues se taillent la part du lion, mais ne servent souvent pas l’intrigue et sont inutilement longs.

Au bout du compte, Roublard se lit sans déplaisir, mais sans franc plaisir non plus. Il s’agit d’un Pratchett mineur, sans doute indispensable à tout fan, mais les autres lecteurs, s’ils ne sont pas passionnés de l’univers de Dickens, peuvent passer leur chemin.

A propos de Olive

Pilier du Club, Olivier fait partie des anciens et continue à faire vivre AOC, le recueil de nouvelles trimestriel, dont il est le maquettiste et rédacteur en chef. A l'occasion, Olivier publie aussi des nouvelles, participe aux salons, à d'autres revues, rédige des articles dans PdE, gère le site Internet, etc. Dans le milieu, on le surnomme le Shiva de l'imaginaire !

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