« Chroniques du Grimnoir : Magie brute » de Larry Correia

magie-brute-larry-correiaAttention : petit bijou !! J’avais choisi Magie brute dans l’espoir de lire un bouquin sympa, avec de la castagne, des gentils et des méchants, des aventures rocambolesques, un brin de sentiment, le tout sur fond d’humour sauce comics.

Eh bien, figurez-vous qu’on trouve tout ça dans Magie brute, sans compter une flopée de personnages appartenant à tous les genres. Voyez plutôt : on croise des gangsters, des zombis, des ninjas, des sumos, des super-héros, des magiciens, des jolies filles, un président, des membres d’une société secrète, un industriel véreux, des politiciens corrompus, un pirate au grand cœur… Le tout assaisonné d’une intrigue haletante (les gentils parviendront-ils à sauver le monde ?), parsemé de scènes de combats épiques et saupoudré d’une bonne dose d’humour.

Et ça marche ! Ça marche forcément, parce que Larry Correia a choisi de ne pas confondre l’humour et le foutage de gueule, la reprise d’idées, de personnages… et le plagiat, et enfin et surtout, de donner à son univers comme à ses personnages, une profondeur et une vérité qui séduisent.

De quoi parle-t-on dans cette première « chronique du Grimnoir » ? Nous sommes dans les années 30, mais des années 30 bouleversées par l’apparition d’« actifs » – humains qui possèdent des pouvoirs magiques. La Grande Guerre a vu le Kaiser utiliser les morts vivants, Hoover et le FBI se servent de magiques pour pourchasser les criminels, tandis qu’un fragile statu quo mondial s’est créé entre les États-Unis, partagés entre l’intégration et le lynchage des actifs, et le Japon, où les forces de l’Impérium, dirigées par le Président, cherchent à créer une armée de surhommes qui gouvernerait le monde. Entre les deux, les membres de la société secrète du Grimnoir, chevaliers au grand cœur, aux intentions louables, mais aux méthodes parfois discutables, tentent de maintenir un difficile équilibre.

Le style de Larry Correia ? De vraies belles scènes d’action et de combat qui en mettent plein les yeux, des répliques tordantes qui font mouche, une écriture très visuelle, presque cinématographique (tenez, messieurs des grands studios hollywoodiens, en voilà un bouquin qui ferait un excellent blockbuster !), un bel équilibre entre l’action et le fond. Parce que l’auteur n’a pas perdu de vue un élément essentiel : la richesse et la profondeur. De son univers d’abord, où il ne se contente pas d’introduire la magie ; il explore les conséquences d’une telle apparition sur les sociétés et les réactions qu’elle provoque. De ses personnages ensuite ; ils ont tous leur passé, habilement distillé au fil du récit, qui dévoile peu à peu leurs forces et leurs faiblesses. Même les personnages secondaires sont soignés et leur influence sur l’histoire pourrait bien se révéler, au final, plus importante que prévue.

Du polar, du roman d’espionnage, du fantastique, de l’uchronie, une ambiance steampunk, un peu d’urban-fantasy, un rien de SF, un peu de comics et un héritage pulp, Magie brute est un joyeux délire, écrit avec juste ce qu’il faut de sérieux, qui assume parfaitement un mélange des genres rafraîchissant dans une littérature de genre parfois trop codifiée. À conseiller sans hésitation pour un moment de lecture jubilatoire !

Éditeur L’Atalante
Collection La Dentelle du Cygne
Auteur Larry Correia
Pages 480
Prix 23 €

 

A propos de Syl

Fervente adepte des cultures de l'imaginaire (et des autres), curieuse de tout (et du reste), boulimique du verbe (qui a dit, mais pas que ?), enfin et accessoirement présidente du concours Visions du Futur (pots de vin acceptés).

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