« The Scarlet Gospels » de Clive Barker

Le Hell Priest, aussi connu sous le sobriquet de Pinhead, redoutable chef des Cénobites, entreprend de traquer et de tuer, voire d’asservir, les plus puissants magiciens humains. Simultanément, Harry D’Amour, le détective du surnaturel, accepte une enquête pour aider son amie Norma. La voyante aveugle a reçu l’appel d’un défunt récent qui souhaite que l’on dissimule certains aspects de son existence à sa famille. Dans la maison du mort, Harry trouve une Boîte de Lemarchand, un artefact capable d’invoquer les Cénobites. C’est le début d’une aventure qui va conduire Harry au plus profond de l’enfer. Pinhead a de grandes ambitions et il a choisi D’Amour pour être le témoin de sa réussite, celui qui écrira ses « évangiles écarlates » (« Scarlet Gospels » en anglais).

Après un détour par la littérature jeunesse (les trois tomes de la série Abarat) et un Jakabok : le Démon de Gutemberg assez décevant, Clive Barker revient à ses fondamentaux avec un roman qui renoue avec l’imaginaire horrifique.

Et pour cela, il avance deux des pions les plus importants de sa mythologie à savoir Pinhead, personnage central des films de la franchise Hellraiser, et Harry D’Amour. Ce dernier est l’un de ses héros fétiches. Il apparaît fréquemment dans ses nouvelles et romans : on peut ainsi le voir dans les textes La Dernière Illusion et Lost Souls (en VO), le film Lord of Illusion (sous les traits de Scott Bakula en personne) et les romans The Great & Secret Show et Everville.

Dans ce livre, Barker atteint deux objectifs : retrouver un genre dans lequel il excelle et tirer un trait définitif sur Pinhead. Le personnage, devenu une icône gothique, était exploité dans des films, des comics, parfois sans l’accord de son créateur, et souvent pour le pire. Scarlet Gospels met un point final au terrifiant prêtre au visage planté de clous et à l’ensemble des Cénobites, mais c’est pour exposer le monde à un danger plus terrible encore.

Une grande partie du roman se déroule en Enfer, où Harry et ses amis (dénommés « Harrowers » en référence à une série de comics) s’aventurent à la suite de Pinhead pour libérer Norma. C’est l’occasion pour Barker de laisser libre cours à son imagination débridée et baroque, et cela donne une couleur extraordinaire au livre.

Scarlet Gospels nous fait retrouver le Clive Barker qu’on aime, celui d’Imajica et des Livres de Sang et c’est tant mieux. Un excellent roman, le meilleur de Barker depuis fort longtemps, à lire en VO (tout de suite) ou en VF une fois qu’il sera traduit, ce qui ne saurait tarder.

Chronique de Philippe Deniel

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