« Superstition » de David Ambrose

Superstition de David AmbroseLorsque l’auteur décrit au début du roman un moule à charlotte monté sur roulettes, et bourré d’électronique, répondre telle une mère poule à l’appel de poussins affamés au cours d’une expérimentation de laboratoire, le lecteur suppose d’abord que Superstition est un roman humoristique sur le thème des phénomènes paranormaux. Et quand le responsable de cette expérimentation loufoque propose à un groupe de volontaires de créer collectivement un fantôme par la force de la concentration, l’amateur avisé soupire à l’idée de lire une énième histoire de spectre sans surprise. Mais il se trompe ! Car Adam Wyatt, la créature qui résultera de cette réunion étonnera autant les participants que le lecteur. Ce héros de la guerre d’Indépendance américaine, compagnon de La Fayette et époux d’une des favorites de Marie-Antoinette possède un humour décapant bien à lui, ainsi qu’une vitalité étonnante. Il entraînera le groupe dans un cauchemar labyrinthique et meurtrier, qui finira par remettre en cause la réalité toute entière…

Autant le signaler d’emblée : ce roman passionnant démarre de manière presque ennuyeuse. L’auteur est pesant et didactique durant les premiers chapitres, et assène maladroitement à son lecteur des considérations scientifiques qui peuvent sembler au premier abord hors de propos. Mais à compter de la naissance d’Adam Wyatt, le miracle se produit : Ambrose tient merveilleusement son lecteur en haleine, page après page, jusqu’à une fin hallucinante. Le style est clair et sans fioriture, sans être relâché. Chaque évènement du roman est au service d’un scénario exemplaire. Un bémol est cependant à noter : l’auteur omet d’approfondir le sentiment de suspicion qui aurait dû diviser le groupe lorsque des crimes à répétition se commettent en son sein.
N’hésitez pas cependant à vous plonger dans cette oeuvre qui réjouira autant les aficionados de fantastique que de science-fiction. Les mondes de la science et de la magie s’y côtoient et s’y bousculent jusqu’à donner le vertige au lecteur.
Ce curieux roman, qui paraît d’abord rédigé par un tâcheron épris de psychologie et de physique quantique, et qui évoque sur la fin un Philip K. Dick en grande forme, vaut mieux que le détour.

 

Chronique de Beatrice ‘1282’ Modena

Éditeur J’ai Lu
Auteur David Ambrose
Pages  357
Prix 12€

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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