« Le réchauffement climatique et après… » – Anthologie réunie par Yann Quero

Le réchauffement climatique… Voilà un thème incontestablement d’actualité, et un enjeu essentiel du XXIe siècle, même si personne à l’heure actuelle ne semble capable de prévoir exactement les conséquences de ce réchauffement. La porte est ainsi ouverte aux spéculations des auteurs qui œuvrent dans les genres de l’imaginaire !

Quinze écrivains francophones se sont prêtés au jeu et projetés dans un futur plus ou moins lointain, sous la houlette de Yann Quero (qui n’en est pas à son coup d’essai : cf. Les maladies du futur, par exemple).

Cela donne quinze textes aux styles très variés, sur des modes réalistes, humoristiques, poétiques, qui tentent de dresser un tableau de ce qui attend l’humanité.

L’ouvrage est de facture un peu inégale, certaines nouvelles jouent à l’excès, à mon goût, sur le registre « je vous raconte le futur » sans enjeu, sans personnage accrocheur, où la mise en place du « décor » est trop figée et souvent trop longue. Mais d’autres ont su relever le défi avec brio et embarquent le lecteur.

Je pense en particulier à Fabien Clavel, avec Regarde les éoliennes, qui ouvre le recueil : un beau texte poétique, avec un brin de nostalgie et beaucoup de violence et de douceur mêlées. Jean-Marc Sire, avec Baignés par la lumière éblouissante des lendemains qui scintillent, nous livre de son côté une courte nouvelle au ton caustique qui arrache un sourire grinçant. Pierre-Antoine Brossaud, avec 2073, l’année de la pluie, joue avec humour sur le cliché de la Bretagne pluvieuse pour en faire un eldorado de milliardaires lorsque sera venue la sécheresse dans le reste du pays !

Avec Ernest, Sylvain Lamur propose un étrange récit, où les innombrables tempêtes deviennent un moyen de voyage dans le temps pour un jeune homme follement amoureux. Stéphane Dovert, quant à lui, imagine dans La flamme déclinante du Shratonprincess un monde parfaitement glacé, où ne survivent que de minuscules communautés humaines, à peine humaines, tant les conditions de vie sont rudes… Il nous entraîne avec beaucoup de maîtrise dans une nouvelle à la chute glaçante. Et c’est à l’extinction de l’humanité telle que la connaissons que nous convie Anthony Boulanger avec L’avènement des Dryades, une chronique sombre où l’Homme doit s’adapter par une symbiose végétale, ou disparaître…

Enfin, on termine en beauté avec Sébastien Parisot et son très beau De terre et de sang : beaucoup de poésie et d’émotion dans ce texte, au scénario parfaitement maîtrisé, à l’atmosphère subtilement nostalgique, qui prend son lecteur par la main et ne le lâche plus, jusqu’à un dénouement surprenant et émouvant.

A propos de Syl

Fervente adepte des cultures de l'imaginaire (et des autres), curieuse de tout (et du reste), boulimique du verbe (qui a dit, mais pas que ?), enfin et accessoirement présidente du concours Visions du Futur (pots de vin acceptés).

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