« Les Seigneurs des tempêtes – tomes 1, 2 & 3 » de Kai Meyer

Les Seigneurs des tempêtes commence fort, en nous plongeant en plein cœur d’une course illégale avec coups fourrés et intervention des forces de l’ordre. On se croirait dans Fast and furious, sauf que les moyens de locomotion ne sont pas des quatre roues surboostées dans les rues d’une ville américaine, mais… des tapis volants, au-dessus des toits de Samarkand, au début de l’ère de la domination musulmane. L’auteur rompt en effet avec la fantasy médiévale battue et rebattue, et nous emmène en orient, aux pays des mille et une nuits.

Durant cette course, donc, tout se passe plutôt bien pour Tarik, largement en tête, quand il percute une jeune femme à pleine vitesse. Il se porte à son secours, mais découvre que la rencontre qu’il pensait fortuite est en fait provoquée par sa « victime », prénommée Sabatea. Celle-ci a en tête de se faire transporter clandestinement par lui jusqu’à Bagdad… Chose extrêmement dangereuse depuis que le désert a été arraché aux hommes par les djinns, une cinquantaine d’années plus tôt.

Sabatéa sait que Tarik était auparavant le meilleur contrebandier de Samarkand ; mais il a arrêté de sillonner le désert depuis qu’il y a perdu Maryam, l’amour de sa vie. Tarik, désabusé, refuse la demande de l’intrigante, qui du coup se rabat sur le frère cadet du jeune homme, Junis…

Le fond semble donc assez excitant, mais sur la forme l’œuvre a pas mal de petits défauts. Les personnages sont assez moyennement caractérisés et manquent de profondeur. Plus gênant, certains de leurs choix semblent illogiques, notamment les réactions des personnages secondaires que sont Face de nuit et Ifranji, un frère et une sœur que les héros rencontrent dans le tome 2.

Mais ce n’est pas le gros problème de cette trilogie, non plus qu’un style assez banal ; le gros souci, c’est une narration assez médiocre, voire défaillante. Il y a énormément de paraphrase, de répétitions, beaucoup de maladresses, notamment dans les scènes d’action.

Kai Meyer est un auteur à succès, traduit en trente langues, cependant cette trilogie n’est pas l’un de ses plus gros cartons, et cela se comprend sans peine. Les Seigneurs des tempêtes procure un moment agréable, certaines idées et révélations sont bien vues, mais il est parfois longuet, un peu illogique et nous avons franchement du mal à nous identifier aux personnages principaux, en particulier au jeune frère, Junis. Mais pour une lecture de plage ou de montagne, pour décompresser, cela peut passer.

A propos de Olive

Pilier du Club, Olivier fait partie des anciens et continue à faire vivre AOC, le recueil de nouvelles trimestriel, dont il est le maquettiste et rédacteur en chef. A l'occasion, Olivier publie aussi des nouvelles, participe aux salons, à d'autres revues, rédige des articles dans PdE, gère le site Internet, etc. Dans le milieu, on le surnomme le Shiva de l'imaginaire !

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