« La Sève et le Givre » de Léa Silhol

La Sève et le Givre de Léa SilholPrix Merlin 2003, meilleur roman Fantasy.

Avec La sève et le givre nous entrons dans la fantasy poétique, loin de la barbarie d’une fantasy que l’on nomme héroique, ou des livres univers commun dans le genre. Fruit d’un travail de recherche minutieux sur les traditions celtiques (écossaises plus précisément), Léa Silhol a concocté un roman très abouti, couronné par un prix amplement mérité.

L’histoire nous projette au milieu de la communauté de dieux ou demi-dieux qui règnent sur le monde magique de la Féerie. Angharad, née de l’amour d’une dryade et du seigneur du verglas, donc sous le signe du printemps et de l’hiver, de la sève et du givre, est enlevée à sa naissance par une humaine qui va l’élever dans son village. Pourtant son destin complexe va croiser de nouveau les gens de la Féerie en la personne de Shimrod, fils de Finstern, l’un des seigneurs des royaumes d’Ombre. Très amoureux, Shimrod va jalousement cacher ce joyau, de son père et du royaume de l’Hiver. En effet des liens invisibles rapprocheraient Finstern et Angharad, et comment un fils amoureux pourrait-il contrecarrer les élans d’un père tout puissant ? Et si sa bien aimée découvre le royaume de sa famille, comment pourra-t-elle encore le suivre ? Mais on ne change pas les volontés de la fatalité aussi facilement, et le jeu de ces trois là va conduire au bord de la catastrophe, à la fois l’univers de la Féerie et le monde des humains.

Vous l’aurez compris, nous sommes en pleine mythologie et cette histoire n’a rien à envier aux récits grecques ou latins auxquels nous sommes plus familiers. Car il faut bien reconnaître qu’il n’est pas toujours facile de suivre et d’appréhender ces personnages et les peuples féeriques qui gravitent autour (un centaure, tout le monde sait à quoi cela ressemble, mais des Eshlin ou des Filann ?). Heureusement, un lexique ajouté à la fin du volume, facilitera la compréhension du lecteur.
Sur la forme, Léa Silhol a vraiment réalisé un travail remarquable. En effet, au détour de chaque phrase surgissent la poésie et l’écriture délicate, loin des romans légers que nous découvrons chez bon nombre d’auteurs. Il faut bien l’avouer, cette écriture, un peu hors norme, a les avantages de ses inconvénients. Parfois, le texte est dur à comprendre, et il n’est pas rare de s’y reprendre à deux fois sur des tournures sophistiquées mais un peu alambiquées. Pourtant, le lecteur se laisse charmer par cette histoire, un des grands livres de l’année 2003.

 

Chronique de Marc ‘1074’ Pernot

Éditeur Oxymore
Auteur Léa Silhol
Pages  –
Prix  –

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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