« HEX » de Thomas Olde Heuvelt

Black Spring, bourgade américaine au nord de New York, ressemble à toutes les petites villes des États-Unis, sauf que celle-ci est hantée par une sorcière aux yeux et à la bouche cousus, bardée de chaînes, mais pouvant se déplacer à son gré, voire entrer chez les habitants, apparaissant où et quand bon lui semble et restant là, immobile.

Les villageois s’y sont habitués et vivent avec. Ces derniers savent qu’à cause de la malédiction datant de plus d’une centaine d’années, ils ne peuvent quitter les lieux, et ceux qui s’installent comme ceux qui y sont nés sont condamnés au même sort. Ils ne peuvent pas non plus alerter l’extérieur, car personne ne doit savoir la vérité sur la malédiction sous peine de déclencher une catastrophe.

D’ailleurs des lois spécifiques ont été votées autrefois et un conseil élu veille à ce qu’elles soient respectées. Si la plupart des habitants se sont résignés, un groupe d’adolescents, féru d’internet et de nouvelles technologies, étouffe dans ce cadre étroit et veut tenter d’obtenir un peu de liberté, notamment en provoquant la sorcière.

Et c’est là que les ennuis commencent… En suivant le quotidien de la famille Grant : Steve, sa femme Jocelyn et leurs deux fils Tyler et Matt, on entre dans la ville et dans la vie de ses habitants, que l’on découvre. De la blague potache à l’encontre de Katherine la sorcière, à d’autres actions qui tournent mal et au déchaînement des problèmes, on observe d’abord avec amusement. Puis lentement la peur s’insinue, avec l’impression d’être pris au piège de Black Spring, à l’instar de ses habitants.

Ouvrage très bien écrit, bien dialogué, avec un petit côté Stephen King, le récit à l’origine se déroulait en Hollande, mais s’est déplacé aux États-Unis via la traduction anglaise et le vœu de l’auteur. La force du roman se trouve dans la capacité de Thomas Olde Heuvelt à installer son lecteur tranquillement dans le récit et dans la ville, au milieu des habitants, et puis à laisser déraper la situation. Bref, on y croit.

Juste un léger bémol, la fin me semble trop abrupte et un peu irréelle par rapport à l’ensemble du texte qui était homogène et répondait à certains critères. J’aurais aimé un plus long développement de la partie finale. Ce qui n’empêche que, du début à la fin, on ne lâche pas l’histoire. Un très bon roman fantastique.

Chronique de Jean-Pierre ‘931’ Binet

A propos de Christian

L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

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