Galaxies n°24/66 – été 2013

galaxies 24Les deux dossiers principaux de ce n°24 de Galaxies sont consacrés à André Ruellan, alias Kurt Steiner, et à la SF Chinoise : un continent à découvrir.

La lecture commence bien sûr par des nouvelles. La première permet de retrouver la plume de Philippe Curval. Cuisine kitzyn s’amuse à nous faire goûter à l’ethnographie culinaire extraterrestre saupoudrée de religion. Un régal !

Miracle 2.0 de Jean-Michel Calvez pose l’intéressante possibilité de numériser un miracle. Avec un soupçon d’ironie, sa révélation est sympathique.

Des grenouilles sur le paillasson d’Annette Reader se permet, sur le délicat sujet de la disparition d’un enfant, de nous emporter dans une histoire de SF tout à fait troublante.

Pour bénéficier du quota habituel de cinq textes de fiction, il faut aborder les dossiers, puisque chacun se conclut par une nouvelle.

Pièce principale du sommaire, le dossier sur André Ruellan, sous la houlette de Patrice Lajoye, est particulièrement complet. Un entretien avec l’écrivain nous offre un survol commenté de sa biographie. Le dossier critique passe en revue une sélection de seize volumes égrenant la longue carrière de Ruellan. Chaque opus bénéficie d’un résumé critique agrémenté de la couverture du livre. Enfin, luxe suprême, Galaxies a obtenu une nouvelle inédite de Ruellan : Obsolescence. En quelques pages, il nous y décrit un futur proche dont la jeunesse est particulièrement perturbée par un… virus ? Bien ficelé.

Le dossier sur la SF au pays du soleil levant est dû à Wu Yan, auteur chinois de SF, titulaire à l’Université de Beijing (Pékin) de la chaire de littérature de science-fiction. Didactique, limite ardu, le texte introductif permet cependant au lecteur occidental de découvrir le point de vue chinois sur l’histoire (de la Chine en particulier), et surtout les politiques culturelles de son pays. L’interview de Wu Yan par Lavie Tidhar explicite le chemin suivi par un amateur, devenu écrivain puis universitaire. L’ensemble propose une ouverture différente sur le monde de la SF ainsi que sur l’« Empire du Milieu ». Enfin, la nouvelle de Wu Yan étonne par sa modernité, puisqu’elle se passe dans notre monde moderne et informatisé. Ce sont les bienfaits ou méfaits d’une nouvelle souris qui nous sont décrits avec malice. Ce qui permet au lecteur d’être convaincu de la réalité de la SF chinoise. Ce dont on ne peut que remercier Galaxies.

Enfin, une des originalités de cette revue vient de ses chroniques un peu décalées, mais toujours intéressantes, en plus de l’inévitable cahier critique. Dans son Coin du bouquineur, Philippe Ethuin nous fait découvrir Le Char Fantastique de Norbert Sevestre. Datant de la fin des années 30, ce roman s’inspire des raids automobiles qui ont fait florès entre les deux guerres mondiales. Le véhicule principal ne roule pas grâce à un produit pétrolier, mais aux rayons Z ! La rubrique Autres mondes, de Denis Labbé, sort de l’ombre John-Antoine Nau, qui écrivit entre autres Force Ennemie en 1903. Sorte de condensé de Verne et Welles, on a envie de le découvrir. Les Notes de lectures sont bien fournies, abordant tant les romans que les recueils de nouvelles et les essais. Avec Et si on traduisait, Georges Bormand ne cesse de s’étonner et de regretter que nombres d’importants auteurs étrangers nous restent inconnus. Il défend ici Francis Steven, pseudo de Gertrude Barrows Bennett. Il nous promet même une traduction de The Eads of Cerberus (1919), pour vous dire s’il est convaincu.

Les Strips d’Alain Dartevelle nous font découvrir quelques BD apocalyptiques, ainsi qu’un hommage à Fred, dont l’ultime opus, Le train où vont les choses, a suivi de peu sa disparition en avril dernier.

En tout état de cause, ce 24ème Galaxies (nouvelle série) est particulièrement réussi, tant par ses dossiers fournis que par ses nouvelles d’excellente tenue.

P.S. : Les abonnés peuvent lire (et le rédacteur de cette rubrique écrire sur) leur Galaxies en écoutant quelques morceaux aux sonorités plus ou moins hard de Brain Damage, le groupe de rock dont faisait partie Roland Wagner. Un bel hommage à ce pilier de notre monde de la SF disparu l’été 2012.

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A propos de vincent

Tout autant amateur de SF que de Bourrée (3temps !), de Fantastique que de Violon, Vincent lit (comme on fait son) et visionne pour PdE avec un plaisir non dissimulé !

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