« À la poursuite de l’Atlantide  » d’Andy Mac Dermott

Le Daily Express commentait ainsi ce roman : « Andy Mac Dermott tourne le film en même temps qu’on tourne les pages ». C’est à mon avis la meilleure définition qu’on puisse donner de la technique narrative de l’auteur, qui effectivement entraîne ses personnages, et le lecteur avec eux, dans un flux ininterrompu de péripéties et de révélations, à un rythme effréné.

On se croirait dans un épisode d’Indiana Jones. Rien n’y manque : décryptage de messages sibyllins venus du fond des âges sur des supports variés ou dissimulés de façon cryptique dans des textes anciens, recherches de vestiges ou d’artefacts de la mythique civilisation à travers des parcours piégés, explorations mouvementées dans le fond des océans, la jungle amazonienne, les plateaux iraniens ou les montagnes du Tibet.

Et surtout, là, Indiana Jones rejoint James Bond : courses poursuites en voiture, hélicoptère, navire, sous-marin ou avion, bagarres à mains nues ou à la mitraillette, explosions spectaculaires, prises d’otage… C’est presque trop. Parfois on aimerait souffler un peu, ne serait-ce que pour faire un minimum connaissance avec les personnages, qui ont tendance à être vampirisés par leur fonction narrative.

Malgré la multiplicité des contextes et des épisodes, l’intrigue est en fait très simple. Deux clans s’opposent. D’une part une Confrérie, aussi ancienne que l’Atlantide elle-même, perpétuant la révolte des peuples de Méditerranée contre l’empire atlante, acharnée à détruire tous les vestiges de cette civilisation et à éliminer toute personne et tout groupe susceptibles de mettre à jour le moindre vestige de cette civilisation. À sa tête, un certain Giovanni Cobras.

D’autre part, un milliardaire norvégien très puissant, Kristian Frost, et sa fille Kari, non moins acharnés à retrouver les mêmes vestiges, et en particulier le génome particulier de la race atlante dans le cadre de leurs recherches médicales. « Wilde et Chase » ainsi que les désigne le sous-titre du roman, sont, la première, Nina de son prénom, la fille d’archéologues portés disparus au Tibet, en réalité assassinés par la Confrérie ; le second, Eddie pour les amis, un baroudeur, mercenaire surentraîné, ex agent des services secrets passé au service de Kristian Frost et garde du corps de Nina.

En effet, vu qu’elle compte bien reprendre la recherche de l’Atlantide entamée par ses parents, Cobras a dès le début du roman tenté de la faire assassiner. Évidemment, on a l’impression de se retrouver chez des superhéros de BD, surtout quand on découvre que Kari est non seulement une vraie top model, mais une scientifique de haut vol comme Iron Man, aussi douée qu’Elektra pour les arts martiaux.

L’auteur évite tout de même plusieurs clichés. Bien entendu, Nina et Chase, qui s’entendent au départ comme chien et chat, se retrouveront amis et plus si affinités, mais leur relation à Kari, qui semble plus intéressée par Nina que par Eddie, est assez ambiguë. La ligne de démarcation entre les deux camps n’est pas étanche. Il y a de part et d’autre des transfuges et des maillons faibles et il n’est pas si simple de savoir qui a raison.

L’empire atlante n’est pas idéalisé. Il apparaît de plus en plus comme un pouvoir oppresseur. Par ailleurs, l’altruisme des Frost semble trop beau pour être vrai. Et si on devine assez vite l’identité du traître qui saborde les efforts du camp proatlante, on est quand même très surpris par les révélations finales. Bref, une lecture très divertissante et très entraînante, idéale pour une période de vacances.

 Chronique de Marthe ‘1389’ Machorowski

A propos de Christian

L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

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