Va-t-en-guerre de Terry Pratchett

Va-t-en-guerre-de-Terry-PratchettVa-t-en-guerre, c’est la diatribe anti-guerre du grand humaniste qu’est Pratchett. Au départ, une île perdue d’un petit kilomètre carré remonte toute seule du fond de l’océan : située à mi-distance entre l’empire Klatchien et la plus grande ville du disque, Ankh-Morpork, elle attise immédiatement les convoitises et réveille les inimitiés entre deux peuples qu’oppose… ben… surtout l’ignorance, en fait. Les tensions augmentent, un ou deux incidents et c’est l’inévitable : la guerre est là, et finalement elle semble arranger tout le monde. Tout le monde excepté le guet d’Ankh-Morpork.

A ce qui vient d’être écrit on peut craindre que Pratchett ne se soit lancé dans un long plaidoyer où il n’est pas à l’aise : dans certains de ses romans précédents du Disque-monde, les développements de ses idées humanistes n’étaient pas très convaincants, les solutions faciles étaient privilégiées et le tout laissait un goût bizarre. Mais le sujet est ici la guerre et, l’auteur sait à quel point le sujet est délicat. Le résultat est un pur régal, c’est sans doute un des meilleurs romans du Disque-monde parus à ce jour.

Parsemé d’excellentes réflexions sur la nature humaine, l’intrigue ne met presque en scène que des personnages présents dans les romans précédents du guet : le guet au complet, le patricien, l’orang-outan bibliothécaire de l’université. On pourrait penser qu’à force on se lasse un peu ; mais ils sont parvenus à maturité dans le cerveau de l’auteur et, n’ont jamais été aussi convaincants, aussi drôles. Ils sont de plus aidés par un ou deux nouveaux personnages, dont le célébrissime et excellentissime Léonard de Quirm. L’humour est omniprésent, le bon, le vrai humour Pratchettien, faisant passer sans mal les messages principaux du roman, le pacifisme et la tolérance, toujours très difficiles à aborder.

En ces temps troublés (Note : au moment où ces lignes sont écrites, une capitale orientale est prise, un dictateur est renversé. Restent à savoir : le prix qui a vraiment été payé, les vraies raisons du déclenchement du conflit et si le pays s’en portera vraiment mieux), il devrait être nécessaire de mettre ce bouquin entre toutes les mains dans les écoles.

 

Chronique de Olivier ‘1091’ Bourdy

Éditeur L’Atalante
Auteur Terry Pratchett
Pages  444
Prix 18,90€

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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