« Une nuit sans étoiles » de Peter F. Hamilton

Il est des livres qui rendent enthousiaste, qui plongent le lecteur dans le récit à un point tel qu’il a l’impression de vivre avec les personnages, envie de les encourager et attend la suite avec appréhension et espoir, bref il y croit, et lorsqu’il referme l’ouvrage, c’est avec un petit sourire de connivence avec les protagonistes voire avec l’auteur. Une nuit sans étoiles de Peter F. Hamilton est de ceux-là.

Suite de L’Abîme au-delà des rêves, le tome 1 des « Naufragés du Commonwealth », le récit reprend quelques années plus tard, avec des nouveaux personnages se mêlant à ceux découverts dans le premier volume au sein de l’univers créé par l’auteur. Cet univers, où plusieurs cycles de romans ont déjà raconté diverses aventures, c’est l’immensité du cosmos, mais aussi pour les humains la création du Commonwealth, groupement de milliers de planètes dirigé par un gouvernement central qui associe de multiples civilisations extraterrestres différentes et dont l’histoire se déroule sur plusieurs millénaires.

Une science-fiction de conflits interstellaires, de planètes à découvrir, de civilisations pacifiques ou hostiles, mais riche de valeurs humanistes et sociales. Dans ce tome 2 des « Naufragés du Commonwealth », la planète Bienvenido a échappé à son emprisonnement dans le vide (sorte de trou noir absorbant ce qui se trouve à sa portée et ne laissant rien ressortir) grâce à l’intervention de Nigel Sheldon (le créateur du Commonwealth), mais se trouve toujours aux prises avec les fallers, des extraterrestres envahisseurs prenant l’apparence des humains qu’ils « digèrent » pour mieux infiltrer la société humaine afin de conquérir la planète par élimination de sa population (en la dévorant notamment).

Face à ce danger, le gouvernement de Bienvenido est devenu autoritaire, voire dictatorial, créant une police qui réprime la moindre opposition et refuse tout progrès technologique depuis l’extraction du vide, rendant responsable le Commonwealth et sa science de l’état actuel de son monde. Parmi les parias, surveillés et rejetés, se trouvent les « élitistes », catégorie ayant gardé des qualités de l’ancienne situation de la planète et surtout quelques pouvoirs, dont la possibilité de correspondre par télépathie entre eux.

C’est dans ce cadre qu’intervient Chaing, capitaine du régiment de sécurité populaire (RSP), luttant contre les fallers, et qui se demande s’il n’est pas un élitiste. Il y a aussi Ry Evine, un astronaute chargé de la destruction des  véhicules-bases des fallers, en orbite autour de la planète, et qui découvre un vaisseau en train d’atterrir sur Bienvenido. Et puis Florian, qui va découvrir ce que contient ce vaisseau et tenter de protéger son occupant contre les fallers, mais aussi contre le gouvernement pour qui toute intrusion, et notamment du Commonwealth, remettrait en cause les dirigeants politiques et leur système de gouvernement.


Si on ajoute les apparitions de l’ange-guerrière, une vieille connaissance du premier volume, qui telle une super-héroïne, intervient aléatoirement contre les fallers, avec des pouvoirs assez ahurissants, on a une collection de personnages plus attachants les uns que les autres, sauf bien sûr quelques affreux, entêtés et méchants, qui eux sont détestables. L’ouvrage met en scène l’un ou l’autre des protagonistes selon les chapitres, avec des points de vue différents, tout en faisant progresser le récit.

Le style de Peter F. Hamilton est clair et facile à lire, les dialogues sont vivants, les personnages et leur mode de pensée et psychologie bien décrits, et l’histoire reste intéressante tout au long des 700 pages, jalonnée de surprises et de coups de théâtre jusqu’au dénouement final inattendu. Ce tome 2 semble conclure un cycle, mais on referme le livre en espérant la suite. En conclusion, un super bon moment de lecture science-fictionnelle.

Chronique de Jean-Pierre ‘931’ Binet

A propos de Christian

L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

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