« Sympathies for the devil » de Thomas Day

Sympathies for the devil de Thomas DayFin du monde, fin des mondes, et descente en enfer direct, sans changement ni arrêt, voilà ce que contient ce(s) Sympathies for the Devil. Ce premier recueil de Thomas Day est comme un cri de rage dont la lecture soulagerait. T. Day nous présente cinq fins du monde, réelles ou insidieuses, économiques ou culturelles. Mais jugez plutôt.

« Une Forêt de cendres » mêle allègrement fantasy urbaine et décadence de la civilisation moderne. Dans une Angleterre encerclée par les Ténèbres, la Reine rappelle son plus sanglant duc pour verser une dernière fois le sang… Dans « L’Erreur », T. Day nous plonge dans les méandres violents d’un monde pré-apocalyptique sous la coupe de Big Mama. Humour noir et violence (gratuite ?) pour une narration sympathique. Mais comme le dit l’auteur dans l’afterword, « Je continue de penser que toute personne qui aime ce texte est bonne pour l’asile. »

« Cette année-là, l’hiver commença le 22 novembre », un titre singulier pour une nouvelle plaisante, sans prétention mais efficace. Ou comment revisiter l’un des plus grands mythes modernes des USA. Par contre, « La Notion de génocide nécessaire » est sûrement l’un des meilleurs textes de T. Day. Pas tout à fait une histoire de SF et pas vraiment un essai sur la liberté humaine, mais le meilleur des deux. Quand les derniers hommes libres empêchent l’humanité de progresser… À l’opposé, « Démon aux yeux de lumière » est peut-être le moins bon du recueil. Une suite de scènes plus ou moins machistes qui montrent un (vrai !) démon, responsable de la fin du monde, tentant de recoller les morceaux. À prendre au 3e degré, comme une bonne blague salace entre potes.

C’est l’enfer de l’humanité que nous dévoile Thomas Day, avec ses vices, ses obsessions, sa destruction. Tour à tour cynique et moralisateur, car il y a une forme de morale dans ces textes, sous la crasse et la violence. T. Day mélange, pour notre plaisir, les genres, les influences, les thématiques et nous livre son regard moderne sur notre société. Et il n’est pas près de s’assagir.

 

Chronique de Yohan ‘1185’ Vasse

Éditeur Bifrost
Auteur Thomas Day
Pages  –
Prix 13€

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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