« Que passe l’hiver » de David Bry

« Un fil du destin se brise. Un autre se renforce. » Ces quelques mots sont le leitmotiv d’un récit prenant, d’une fantasy atypique et originale. Stig, le cadet du clan Feyren, se réjouit de participer, pour la première fois, aux fêtes du Solstice d’été, sur le Wegg, la demeure du roi de l’Hiver.

Le jeune homme est né affublé d’un pied-bot, ce qui lui a valu le mépris sans fin de son père, chef de clan redouté, aux colères légendaires. Cela ne l’a pas empêché de devenir un jeune homme intelligent, fin connaisseur des forêts, amateur de poésie, valeureux et honnête.

Lors de la cérémonie rituelle, chaque clan renouvelle son allégeance au souverain. C’est l’occasion de réjouissances, de danses, de performances des conteurs qui perpétuent les légendes, de banquets et de rires. Pourtant, cette année, rien ne se passe comme prévu. Le Seigneur des Dewe s’écroule brutalement et les morts vont s’enchaîner, teintant le fête de tristesse et de colère. Stig se retrouve au cœur des intrigues, dans un quasi-huis-clos étouffant.

David Bry signe avec ce roman une fantasy initiatique qui pourrait sembler classique, au regard d’un schéma somme toute déjà connu, mais qui se révèle sortir des sentiers battus, grâce à un univers très riche, et surtout à son écriture. Le lecteur est complètement embarqué dans une ambiance envoûtante, entre contes nordiques et dieux oubliés. Le décor, la nature, les éléments sont des personnages à part entière de l’histoire.

L’auteur a su trouver une façon originale de traiter un sujet assez classique : celui des destins liés entre eux, des fils qui se cherchent, se trouvent, se perdent et de ceux et celles qui les tissent. Ici, le style de l’auteur fait merveille pour raconter ces histoires de violence, de magie, de pouvoir, d’amitié, d’amour et de mort. Le roman débute sur un rythme lent, onirique, quasi hypnotique, puis s’accélère jusqu’à un dénouement tragique et violent, qui frappe fort l’imagination. Que passe l’hiver est le coup de cœur des Imaginales 2019, et l’on comprend pourquoi !

Chronique de Sylvie ‘822’ Gagnère

A propos de Christian

L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

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