« Monstres ! » – Anthologie réalisée par Jacques Fuentealba

 

monstre-jacques-fuentealbaMonstres ! est de ces anthologies qu’il n’est pas facile d’emporter dans le métro sous peine de recevoir des regards de travers. La couverture, sans concession aucune, avec ses fœtus en bocaux tous plus moches les uns que les autres, présente parfaitement ce que le lecteur va trouver à l’intérieur : du monstre sous toutes ses formes !

Faisant suite à Légendes !, le second opus des Éditions Céléphaïs affiche sur sa couverture moins de noms connus que le précédent. Tout au plus peut-on noter celui de Carlos Gardini, auteur argentin, qui a publié plusieurs romans à succès dans les pays de langue espagnole.

Le sommaire penche nettement vers l’Amérique latine et l’Espagne, ce qui n’est pas plus mal, vu le peu de visibilité des auteurs de genre hispanophones en France.

Monstres ! donne à la lecture l’impression d’un gros melting-pot : tous les genres de textes se côtoient, allant du fantastique léché (L’Heure des suicidés de Marc R. Soto ou Les Reines de l’évasion de Célia DeDeiana, touchant) à la série B débridée (le très « contes-de-la-cryptique » Pêche en haute mer d’Alan Baxter) en passant par le texte humoristique grand-guignolesque (Les Meilleurs partent toujours les premiers de Nelly Chadour, sympa mais peut-être un peu facile) ou le purement inclassable (Lanjnoir de Lavie Tidhar, perturbant à souhait).

Le tout manque un peu d’unité, tout en présentant parfois des choix de sommaire discutables : placer à la suite deux textes traitant du même thème n’est pas le plus indiqué pour qu’ils soient appréciés à leur juste valeur, et il aurait peut-être été préférable de sacrifier le plus faible des deux pour éviter un sentiment de répétition. Les textes qui sortent du lot sont ceux qui privilégient l’ambiance, mention spéciale à Fantômes de Gardini, auteur cité plus haut, dans lequel le héros arrive dans un petit village perdu de la côte argentine, où, comme lui, tous les habitants semblent à la recherche d’un oubli qu’ils croient trouver auprès d’une étrange créature marine… Ce texte dégage une grande sensibilité et son ambiance mystérieuse ainsi que sa progression maîtrisée en font un récit agréable à suivre de bout en bout.

Pour ce texte, ainsi que pour un certain nombre d’autres de bonne qualité, ce recueil mérite largement d’être acheté. Mais on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’avec deux ou trois textes en moins, l’impression laissée aurait sans doute été meilleure.

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A propos de Olive

Pilier du Club, Olivier fait partie des anciens et continue à faire vivre AOC, le recueil de nouvelles trimestriel, dont il est le maquettiste et rédacteur en chef. A l'occasion, Olivier publie aussi des nouvelles, participe aux salons, à d'autres revues, rédige des articles dans PdE, gère le site Internet, etc. Dans le milieu, on le surnomme le Shiva de l'imaginaire !

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