« L’Évangile selon Eymerich » de Valério Evangelisti

Cet ouvrage est le dernier opus d’une série consacrée aux aventures de l’inquisiteur général du royaume d’Aragon Nicolas Eymerich. C’est le dixième volume qui le met en scène, la série se situant au XIVe siècle, de son enfance à sa carrière d’inquisiteur.

Ce dixième roman nous transporte de l’an 1372 – où d’étranges phénomènes se produisent en Sicile et requièrent la présence de Nicolas, mandaté par le roi Pierre IV d’Aragon, afin de les faire cesser –, à l’an 3000, sur la Lune où Lilith, infirmière de retour de la Terre, n’a qu’une envie : tuer tous les psychiatres qui ont réduit la population à un peuple de souffreteux, suite à l’envoi de rayons censés avoir des effets pacifiques et occasionnant des maux de têtes terribles.

Sur la Terre en 1372, des lumières bizarres, suivies d’apparitions de géants, terrorisent les populations de la Sicile où se rend Eymerich. Il est persuadé qu’il s’agit de l’œuvre de Ramon de Tarrega, un hérétique maintes fois condamné par l’Église et qu’il poursuit, mais s’agirait-il en fait d’autre chose ?

L’ouvrage est une énigme, se dévoilant peu à peu, un puzzle dont les pièces se mettent en place lentement au fil des chapitres, avec son cortège de suspects possibles, d’événements et de coups de théâtre, jusqu’à l’explication finale.

D’une écriture lisible, avec des dialogues bien construits, des rebondissements fréquents, le volume est agréable à lire, bien qu’un peu trop truffé de symboles religieux ou alchimiques, d’apparitions étranges ou de fantômes.

Un petit bémol également, le caractère ombrageux du personnage principal, Nicolas Eymerich, qui ne permet pas de s’identifier à lui, ni même de le trouver sympathique, avec ses excès de colères, ses idées trop bien arrêtées et bloqué dans ses convictions, ce qui est dommage pour l’ambiance du récit.

Sinon, l’histoire est intéressante, même si le cheminement est tortueux et que la fin laisse un peu déçu de par son traitement trop rapide.

En bref, un bon livre pour les lecteurs versés dans les symboles religieux ou alchimiques, voire théologiques ; pour les autres ce sera captivant, mais un peu plus laborieux.

L’Évangile selon Eymerich
Valério Evangelisti
Éditions La Volte
468 pages – 20 euros

Chronique de Jean-Pierre Binet

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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