« Les Scarifiés » de China Miéville

Les Scarifiés de China MiévilleCe roman se situe dans l’univers de Bas-Lag. Suite aux événements racontés dans Perdido Street Station, la linguiste Bellis Frédevin doit fuir la ville de Nouvelle-Crobuzon. « La plus formidable de tout Bas Lag », selon Bellis à qui elle inspire à la fois fascination, nostalgie et terreur. La jeune femme s’embarque comme interprète sur le Terpsychoria à destination de la colonie de Nova Esperium.

En chemin, des pirates s’emparent du navire et le conduisent jusqu’à la ville flottante d’Armada. Reliés entre eux, des centaines de bateaux hétéroclites servent de supports à des maisons, des usines, des rues, des marchés et des parcs. Un monde aussi foisonnant et multi-ethnique que la tentaculaire Nouvelle-Crobuzon. Mais ici, les anciennes hiérarchies n’ont plus cours. Quelle que soit leur origine, tous y deviennent marins et citoyens. Condamnés par la Justice de Nouvelle Crobuzon à subir des greffes métalliques ou organiques et à rester esclaves jusqu’à la mort, les Recréés accueillent leur libération avec enthousiasme et vouent une totale loyauté envers cette nouvelle patrie. Bon gré malgré, la plupart des autres recrues s’intègrent. Mais Bellis rêve d’évasion. Axé sur son histoire, le récit (tour à tour à la première et à la troisième personne) croise les points de vue des autres personnages avec le sien. La jeune femme explore la cité, se joint aux projets de ses maîtres comme aux intrigues de leurs opposants ou de Silas Fennec qui louvoie entre les uns et les autres. Partagée entre dégoût et fascination, elle observe les Amants : un homme et une femme dont les visages scarifiés sont symétriques l’un de l’autre. Assisté de l’énigmatique et invincible Uther Dol, le couple entraine Armada dans sa quête de la légendaire Balafre (en anglais The Scar, titre originel du roman), lieu de tous les possibles. Plongées, batailles, trahisons et mutineries rythment ce voyage à travers les périls d’un océan hanté de présences cauchemardesques.

Tout au long du livre, l’auteur (qui se définit lui-même comme un « agglomérateur ») lâche la bride à son imagination : paysages hallucinants, personnages ressemblant à des collages, noms fabriqués de bric et de broc. Ce roman peut se lire séparément, mais gageons qu’il donnera envie de découvrir les autres volumes consacrés par China Miéville à ce Bas Lag dont il a inventé la géographie, l’ethnographie et le passé mythique.

 

Chronique de Ano ‘0000’ nyme

Éditeur Pocket
Auteur China Miéville
Pages  854
Prix 11€

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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