Le Voyage de Gwendelune de Marie-Laure Dougnac

Le Voyage de Gwendelune de Marie-Laure DougnacGwendelune est une jeune fille bien affligée. En effet, son peuple succombe petit à petit à un mal étrange qui fait se replier les gens sur eux-mêmes jusqu’à ne plus pouvoir respirer et ils meurent alors d’asphyxie. Son meilleur ami, à l’heure de succomber, lui a conseillé de partir au-delà de la Mer Basse, là ou furent retrouvés les Manuscrits, afin de trouver un remède à ce mal déconcertant. Malgré sa peine, elle a alors enfourché sa machine volante et elle a pédalé longtemps, jusqu’à ce que ses forces l’abandonnent au dessus d’une étrange cité : la Citadelle-du-Sourire-Sans-Mémoire.
Là, tout le monde semblait heureux, mais personne n’était capable de conserver le souvenir de la veille. Une étrange population de nains veillait discrètement à fournir tout ce qui est nécessaire et à évacuer les Immobiles, nom que l’on donne aux cadavres. Et le prince est tellement attirant… Mais peut-on vivre éternellement ainsi sans se rappeler son enfance ni envisager la vieillesse ? Gwendelune peut-elle faire quelque chose pour ce peuple si insouciant ? Et cela aidera-t-il son propre peuple ?

Voici un récit quelque peu déroutant. Au premier abord, on pense avoir affaire à un conte pour enfant avec des héros et une histoire simples. Mais au fil de la lecture, on se rend compte qu’on est en présence d’un véritable conte de fées, au sens premier du terme, c’est-à-dire un conte initiatique qui, derrière une trompeuse simplicité, nous invite à réfléchir sur nous-mêmes. On peut par exemple y voir comment l’amnésie conduit à l’absence totale de remords, quels que soient les crimes commis ou comment la recherche du plus grand bonheur doit toujours être payée au plus haut prix.
De plus, les amateurs de contes et légendes pourront s’amuser à rechercher les diverses origines de l’inspiration de l’auteur. Par exemple, combien d’entre vous sauront pourquoi elle a choisi les noms de Clothère, Lachère et Atropère pour trois de ses personnages ?
Autre attrait de ce livre, les illustrations intérieures de Dwac : elles soutiennent le récit agréablement et sans excès. Cependant, le style en est aussi simple que peut le sembler l’histoire et ces dessins peuvent contribuer à faire penser aux éventuels acquéreurs que ce livre est destiné aux plus jeunes.
Mais après tout, où serait le mal ? Un enfant aussi peut aimer ce conte moderne et il pourra toujours en apprécier la vraie richesse au fil de son évolution personnelle. « Cette histoire a commencé pour moi comme un rêve éveillé, dont j’ai voulu dérouler le fil. » nous confie l’auteur. Alors, pourquoi ne pas rêver avec elle ?

 

Chronique de Frédéric ‘431’ Bonneville

Éditeur E-Dite
Auteur Marie-Laure Dougnac
Pages  191
Prix 18€

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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