« La terre et les Temps » de Pierre Marlson

La terre et les Temps de Pierre MarlsonQuatre nouvelles composent ce recueil, un peu inégales, tant par le ton que par la longueur.
Les thèmes sont variés, mais on peine à trouver un fil conducteur, sauf si on se réfère au titre de l’ouvrage, la Terre et les temps.

Le premier récit nous entraîne en Judée au temps de la colonisation romaine en compagnie du centurion Marcus Florinus « Gallus ». C’est une histoire humaniste et émotionnelle qui bénéficie d’une chute intéressante.
Mis en appétit, on aborde alors la seconde nouvelle, que l’on pourrait situer à l’âge du bronze et qui met aux prises deux rois d’ethnies différentes aimant la même femme. Ici, la chute est carrément surprenante, car on ne peut prendre cette histoire au sérieux et on entend presque l’auteur rire derrière les mots.
Avec « Le tombeau de l’hoplite », on se retrouve en pleine fouilles égyptiennes, avec la découverte d’un tombeau et d’une momie un peu étranges. Mais cette nouvelle est desservie par des digressions autour du thème principal, comme le passage à tabac de l’envoyé en mission du gouvernement français, qui n’apporte rien à la logique de l’histoire. D’autre part, la fin est trop rapide, bien qu’inattendue.
La quatrième nouvelle de cet opus, la plus longue, occupant la moitié de l’ouvrage, mélange les temps et les lieux autour des peintures rupestres de Lascaux et autres grottes des environs. Un peu difficile à suivre, car là encore l’histoire principale est noyée dans des considérations qui freinent l’intérêt du lecteur qui doit être très patient pour suivre le fil du récit, et c’est dommage, car il y a une ambiance d’érudition et d’aventure assez prenante.
Le style de Pierre Marlson est limpide et l’ensemble se lit rapidement, mais cette facilité oblige à revenir en arrière de peur d’avoir manqué quelque chose au passage.
Par ailleurs, il y a un point énervant, l’usage de mettre en très gros caractères les mots ou morceaux de phrases que l’auteur veut souligner, ça gêne la lecture, et ne sert à rien, le lecteur voit bien ce qui est important.
Sur le fond des nouvelles, il se dégage en général une certaine tristesse et en même temps un léger malaise, car après la lecture qui est facile mais dont les sujets sont traités avec un peu de sécheresse sauf le premier récit, on se demande si on a tout compris, tout appréhendé… d’où le malaise.
C’est donc un sentiment de frustration qui ressort après la lecture de cet ouvrage, mais également l’impression d’avoir parcouru un texte qui oblige à réfléchir.

 

Chronique de Jean Pierre ‘931’ Binet

Éditeur Éditions Libertaires
Auteur Pierre Marlson
Pages  165
Prix 12€

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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