« Glitch – 1, 2 & 3 » de Heather Anastasiu

Dans le futur, une guerre nucléaire a rasé la surface de la Terre et une nouvelle société s’est créée : la Communauté. Pour remédier aux penchants destructeurs des Hommes, les survivants se sont vus implanter une puce électronique anti-violence. Elle conditionne les différentes émotions, jugées dévastatrices. On ne ressent plus le malheur, la haine, la colère, ni l’amour ou l’amitié

Seulement la douleur physique. Zoé Q-24 est une jeune femme qui glitche (bugge) et sort du système, en secret et de plus en plus fréquemment. Elle sait que si les régulateurs (sortes d’hommes-robots) l’emmènent, elle ne reviendra jamais auprès de sa famille. Zoé, quand elle glitche, dessine, et un jour découvre ses talents de télékinésie. Personne ne l’a vue excepté un jeune homme, Adrien, qui est comme elle. Quand elle est découverte par les autorités, il l’aide à s’échapper. Pour cela, il l’entraîne vers la Surface, un endroit déclaré toxique par les responsables, et qui s’avère mortel pour elle, car elle est allergique aux pollens. Dans ce très court laps de temps, Adrien a démontré à Zoé, que les humains peuvent vivre à la surface, mais doivent fuir la communauté et les régulateurs. Alors qu’elle est soignée par la mère d’Adrien, ce dernier lui avoue l’avoir vue comme chef de la résistance. Pour qu’elle puisse respirer, il la ramène dans la Communauté et, par sécurité, lui efface la mémoire. Interrogée par la redoutable Chancelière Bright, Zoé – n’ayant aucun souvenir de son escapade – reprend sa vie et retrouve son camarade Maximin. Lui aussi possède un don : prendre l’apparence de n’importe qui. Zoé voudrait rencontrer d’autres glitchers et repousse les avances de Maximin. Traqués par la Chancelière Bright, Zoé et Adrien doivent à nouveau s’enfuir vers la Surface. Équipée d’un système individuel de filtration des allergènes, Zoé devra apprendre à maîtriser son don malgré les épreuves et jusqu’au combat final. De ce combat découlera l’avenir de la résistance et peut-être de l’humanité entière.

Très en vogue actuellement (« Hunger Games », « Divergente », « Partials »…), ces récits de mondes aux dictatures sans égard pour les libertés fondamentales (ou dystopies) ont le mérite d’obliger le lecteur à réfléchir à l’avenir. Ce genre littéraire a toujours existé en SF (Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, 1984 de George Orwell) et a souvent servi à critiquer certains régimes totalitaires. Aujourd’hui, le genre s’épanouit dans la littérature pour « jeunes adultes » et dans la production cinématographique qui s’en inspire.

Ici, c’est un univers sous contrôle informatique et médiatique, où les habitants vivent dans des complexes souterrains, maîtrisés par une élite dégénérée. L’héroïne a la capacité d’échapper à « ce lien » en « glitchant ». Très rapidement dans ce roman, l’univers et son mode de fonctionnement génèrent l’action et la réaction. Les événements se succèdent et la « romance » se teinte de phénomènes parapsychiques.

On peut y déceler l’influence d’Anne McCaffrey et de sa série « La Rowane », où les acteurs principaux détenaient des pouvoirs parapsy plus ou moins dévastateurs ou prédictifs. Ici, les héros doivent dominer leurs pouvoirs, s’adapter à deux sociétés (celle du dessous et celle de la surface) et composer avec les attitudes autoritaires des adultes confirmés (la générale et la chancelière).

C’est un roman sur l’affirmation de soi et l’apprentissage des sentiments. Il n’y a pas vraiment de plaidoyer écologique, mais un respect de la nature. L’auteur raconte l’entraide entre les humains qui permet de se libérer d’un joug esclavagiste. En revanche, les nombreuses tergiversations de l’héroïne lassent quelquefois. Ses interrogations nombreuses, parfois légitimes, sont souvent teintées de mièvrerie. Cette série reste quand même agréable à lire pour les (jeunes) amateurs de ce genre de romances.

Chronique de Marie-Hélène Hochet

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