« Fées et automates » anthologie des Imaginales 2016 dirigée par Jean-Claude Vantroyen

Tous les ans se déroule fin mai à Épinal le festival des mondes imaginaires « Les Imaginales ». À cette occasion, les Éditions Mnémos présentent chaque année une anthologie sur un thème choisi. Celui de 2016 a pour titre : « fées et automates ». L’ouvrage est dirigé et préfacé par Jean-Claude Vantroyen, journaliste au Soir, à Bruxelles, grand amateur de fantastique et membre du jury du « Prix des Imaginales ».

L’anthologie regroupe treize nouvelles et autant d’écrivains (quatorze en fait, l’un des textes ayant deux auteurs). A priori, les fées et les automates ne viennent pas des mêmes mondes, les fées relevant du domaine de l’imagination, du rêve et des contes alors que les automates sont conçus par l’homme et bien ancrés dans la réalité. D’où le défi relevé par les auteurs de faire cohabiter ou s’opposer ces deux mondes.

Un thème aussi riche a engendré plusieurs catégories de récits, à commencer par celle d’un univers des fées menacé par l’homme, ce que démontre le récit d’Adrien Tomas, L’Énergie du désespoir où la chasseresse humaine, accompagnée de son automate, piège et capture les habitantes des bois. Par contre, dans la nouvelle de Cyndy van Wilder, Tsiloka, dans laquelle une fée cherche à sauver son frère capturé par les humains, l’automate serait plutôt la solution.

Pour Lionel Davoust dans Le Plateau des chimères, c’est un duel magie contre technique qui se déroule entre les humains destructeurs pour toujours plus de profit et la dernière fée protégeant la nature. Dans un autre domaine, L’Étalon de Paul Beorn nous présente un monde dans lequel les automates remplacent peu à peu les humains, ces automates étant créés par des fées.

D’autres auteurs ont préféré aborder le sujet sous une forme plus émotionnelle, voire humaniste ou fantastique. C’est le cas de Magie de Noël de Gabriel Katz, où un père veut offrir en cadeau à sa fille un automate, alors que c’est devenu interdit, ainsi que de Pierre Bordage dans auTOMate qui nous montre une fée désirant connaître la vie d’une mortelle, comprendre et aimer le monde des humains. Troublant aussi Le Tour de Vanderville de Pierre Gaulon, qui, sous couvert d’une présentation de fête foraine et d’attractions, nous entraîne, via un automate et une fée, dans un univers parallèle.

Mais les fées peuvent aussi être un jouet pour les humains, comme dans Le Comte et l’horloger de Benoît Renneson, l’histoire d’une fée piégée grâce à un automate, traitée avec beaucoup de style et de finesse. Ou bien c’est l’automate qui devient trop sensible et humain, tel le joueur d’échecs de Jean-Claude Dunyach et Mike Resnick dans Son dernier coup d’échecs. Et puis, personne n’étant parfait, les fées et les automates peuvent être carrément mauvais ou machiavéliques, comme les protagonistes de Smoke and mirrors d’Estelle Faye, où les vœux ne se réalisent pas selon les souhaits évoqués. Également la fée (sorcière) de la nouvelle Le rouet noir de Charlotte Bousquet ou Al’ ankabût de Nabil Ouali, impliquant des trahisons entre différentes factions pour le premier récit et des scènes de chaos mélangeant automates et humains pour le second.

Dans l’ensemble les textes sont variés et couvrent une palette de rapports, conflits ou collaborations pouvant exister entre automates et fées, vus sous divers angles. Il ne faut pas oublier la superbe illustration de couverture d’Hélène Larbaigt représentant une fée dansant avec un automate. Selon les récits, le lecteur pourra être tenté d’approfondir tel ou tel aspect du problème des fées et des automates, ce qui peut être un bon début pour d’autres lectures de fantasy.

Chronique de Jean-Pierre ‘931’ Binet

A propos de Christian

L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

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