« Émile Delcroix et l’ombre sur Paris » de Jacques Fuentealba

emiledelcroixetlombresurparisÉmile Delcroix étudie à l’Académie des Beaux-Arsestranges. Peintre de talent, il sait – littéralement– donner vie à ses créations. Car dans ce Paris de 1863, les artistes ont acquis une placeparticulière dans la société, l’animation de leurs créations dépassant de beaucoup les domaines artistiques.

Dans cette France napoléonienne où des forces obscures conspirent pour bousculer les rapports de forces politiques européens, les préoccupations du jeune Émile paraissent bien futiles. Il cherche à ravir le cœur de la jolie comédienne Floriane, mais se trouve, hélas, en concurrence avec son pire rival, le jeune aristocrate anglais Byron.

Par dépit à cause d’un rendez-vous refusé et sous l’influence de Drussel, une connaissance de Floriane, Émile crée sa muse. Las ! Celle-ci se fait aussitôt enlever. L’artiste-peintre entraîne alors son ami Eustache, le chat-homme, mais aussi Floriane dans une course contre la montre dont le seul enjeu pour lui est la survie de sa muse. Sans elle, en effet, il perdrait tout son talent. Évidemment, le groupe se verra entraîné bien plus loin que prévu, de la Cour chtonienne jusqu’à l’ombre qui plane sur Paris.

Si l’égocentrisme d’Émile rend parfois le personnage antipathique, l’aventure, elle, se déroule sur un rythme trépidant. Mais la grande réussite de l’auteur réside d’abord dans l’univers foisonnant qu’il invente pour nous : la magie et la fantasy d’un monde uchronique à l’ambiance steampunk saupoudré d’un peu de mythologie aztèque. L’ensemble s’avère cohérent, inventif et souvent jubilatoire.

Deux bémols cependant avant d’aborder ce livre qui vaut le détour. Le premier à propos de l’écriture qui tient le rythme sur l’ensemble du roman, sauf pour le prologue où chaque action rapide est narrée – on se demande bien pourquoi – par de longues phrases à la structure alambiquée qui rendent sa lecture difficile.

L’autre sur le sentiment de frustration ressenti à la fin du livre. Jacques Fuentealba est passé à deux doigts de nous livrer là un très grand roman. Si les personnages historiques, notamment chez les artistes, sont nombreux à enrichir les pages de cette histoire palpitante, le côté social et politique, lui, est laissé de côté. Dommage, mais espérons que l’auteur revisitera cet univers palpitant.

 

Éditeur Walrus  (numérique)
Auteur Jacques Fuentealba
Pages 350
Prix 3,49 €

 

A propos de Christophe

Mais que n'a-t-il pas fait pour le club Présences d'Esprits ? Secrétaire, présidents, préposé au courrier, manutentionnaire, maquettiste, correcteur... Il ne compte ni son temps, ni son argent. Ah si, tiens, il n'a jamais été trésorier... Trop dépensier sans doute.

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