« Au Nom du feu sacré » de Esther Hartwell

aunomdufeusacre_estherhartwellDeux communautés, l’une peuplée de femmes uniquement, l’autre d’hommes seulement, vivent quasiment sans contact dans un monde où la technologie n’existe pas. Les êtres humains de ces communautés disposent tous d’un pouvoir magique, et tous sont liés à un animal avec lequel ils discutent par télépathie.

Les femmes n’enfantent pas : de temps en temps, des nouveaux enfants apparaissent mystérieusement le long d’une rivière, arrivés en barque, et sont accueillis par les adultes. Mais, progressivement, les arrivées d’enfants sont de moins en moins nombreuses. De plus, ils sont atteints d’une maladie incurable qui résiste aux talents des magiciens-médecins : les deux communautés comprennent qu’elles sont condamnées à disparaître si elles ne réagissent pas. Après avoir consulté Kamantis la prêtresse, femmes et hommes décident, pour la première fois, de constituer une équipe mixte. Elle devra parcourir le monde à la recherche du feu sacré, qui permettra peut-être aux deux peuples de trouver ensemble la clef de leur survie.

Esther Hartwell nous entraîne dans un monde fantastique, peuplé d’une multitude de races animales ou végétales toutes plus étonnantes les unes que les autres. La plupart sont intelligentes et sont dotées d’un caractère bien trempé. Ainsi le kramaloxe est une sorte d’homme vivant avec des chairs putréfiées. L’atlandien est mi-végétal, mi-animal. Il a des pétales autour de la tête, se nourrit grâce à ses racines et communique par télépathie avec la femme avec qui il est lié. Le flamboyant est animal qui peut disparaître ou apparaître à volonté. Toutes ces espèces font partie des nombreux personnages principaux. Ajoutez-y les multiples héroïnes et héros humains, et vous avez des dizaines de personnages à suivre tout au long du roman. Évidemment, au début le lecteur qui s’immerge dans cet univers s’y perd. Peut-être s’attachera-t-il à tel ou tel protagoniste et renoncera-t-il à suivre de près les autres.

Tout en étant très proches de la nature, la civilisation du ciel – celle des hommes – et la civilisation de la terre – celle des femmes –, ont une connaissance très limitée de leur monde. Est-ce tout simplement un peuple primitif, ou bien a-t-il oublié jusqu’à son passé ? La réponse sera donnée à la fin de la quête du feu sacré. Au cours de celle-ci, les quêteurs vont aller de découverte en découverte : nouveaux paysages, nouvelles races, innombrables embûches se succèdent le long du chemin. Et, vers la fin du roman, nous basculerons de l’univers de la fantasy à celui de la science-fiction, ce qui donne un second souffle au livre.

Pour sa première œuvre romanesque, Esther Hartwell démontre une imagination débordante alliée à un sens du détail et de la précision. Le style de l’écriture est un rien trop sérieux : pas de sexe – et pour cause, peu de violence, peu d’écarts de langage, quelques pointes d’humour de temps à autre tout de même. Mais le roman se lit fort agréablement et Esther Hartwell sait maintenir l’intérêt du lecteur d’un bout à l’autre du roman. Tant mieux, car un second tome est déjà annoncé…

Chronique de Lionel Goldman

Éditeur Publibook
Auteur Esther Hartwell
Pages  602
Prix 29€

 

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